Un matin de mars 2001, rentrant de faire quelques courses, j'entends de faibles plaintes venant du moteur de ma voiture. J'y découvre un minuscule chat, pas plus gros que le poing, qui venait d'échapper à une fin atroce.
Je l'ai nourri au biberon et baigné dans un lavabo pendant de nombreuses semaines et, s'il a pris vigueur et santé, il est resté psychologiquement traumatisé par sa triste aventure.
Aujourd'hui encore chaque bruit le fait sursauter et tout visage inconnu le remplit d'épouvante.
Son domaine se limite au terrain autour de la maison et au garage où il entre et sort gràce à sa chatière, où il y trouve ses croquettes et son bol d'eau.
Mais son royaume, c'est notre grenier où l'hiver il se blottit contre le conduit de briques de la cheminée, et d'où il peut, installé à l'une des fenêtres, surveiller les environs.
Il accepte nos caresses, mais si nous insistons, nous risquons une cuisante morsure !
Lorsqu'il était bébé, son seul jouet était une minuscule pomme en plastique qu'il transportait dans sa gueule et que nous appelions son Précieux.
Vous comprenez maintenant, chers internautes qui connaissez la saga du Seigneur des Anneaux, pourquoi nous avons surnommé "Gollum", ce pauvre minou condamné à une vie solitaire et sans amour.
Viens, mon beau chat sur mon coeur amoureux;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d'agate.
Charles Baudelaire (1821 -1867)